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Témoignages et récits

L’association a permis de faire la rencontre entre différents hommes ayant des récits de vie très différents mais qui sont reliés par une chose commune : l’épreuve de la paternité imposée. Les différentes situations auxquelles a su faire face l’association lui a permis de s’agrandir et a renforcé la raison de son existence qui est de réformer le droit actuel. Ces hommes* ont accepté de livrer leur histoire afin que la société puisse prendre conscience de la réalité de la situation et qu’il est temps d’agir pour modifier ce droit encore inégalitaire et injuste. 

Monsieur Bonnet est marié et est père de 2 enfants. Un jour, il rencontre Madame Guerin et une relation entre les deux naît. Madame Guerin est déjà mère d’un enfant qui a été élevé par un autre homme que son géniteur. Madame Guerin lui parle régulièrement d’avoir un enfant ensemble. Monsieur Bonnet qui est déjà père, ne souhaite l’être à nouveau sachant que la relation est compliquée et n’est pas stable. Il mentionne son refus d’avoir un nouvel enfant à Madame Guerin. 

 

Un jour, elle annonce être enceinte à Monsieur Bonnet qui ne comprend pas la situation. En effet, comment pourrait-elle être enceinte alors qu’elle prenait la pilule contraceptive et surtout, qu’il lui avait indiqué son désir de ne plus être père ? En réalité, sans prévenir Monsieur Bonnet, Madame Guerin a arrêté de prendre la pilule afin de tomber enceinte. 

 

Les contacts diminuent entre les deux et Monsieur Bonnet, soucieux de Madame Guerin, prend de ses nouvelles et il lui rend visite. Madame Guerin accouche et commence à faire chanter Monsieur Bonnet en le menaçant de tout révéler à sa femme.  N’arrivant plus à gérer cette situation, Monsieur Bonnet informe sa femme de l’ensemble des faits. Furieuse que son chantage ne fonctionne plus, Madame Guerin se rend au domicile de Monsieur Bonnet afin de continuer à faire pression sur lui mais cela échoue. 

 

Elle prend la décision d’assigner Monsieur Bonnet en recherche de paternité alors qu’aucun projet d’enfant n’a été consenti par Monsieur Bonnet. 

Monsieur Martin est un célibataire actif ne souhaitant pas s’établir avec une femme à l’instant. Il fréquente un site de rencontres et tombe sur Madame Dubois qui est déjà mère d’un enfant qui est issu d’une précédente union. Monsieur Martin annonce à Madame Dubois qui n’a pas la volonté d’avoir une relation amoureuse avec elle mais qu’il s’agit d’une relation purement sexuelle. Ils se voient environ 5 fois. 

 

Lors du dernier rapport, Madame Dubois questionne Monsieur sur sa volonté de fonder une famille, d’avoir des enfants et il lui rappelle que cela n’est pas un souhait pour lui à l’heure actuelle. Elle lui annonce, après leur rapport sexuel, qu’elle a fait retirer son stérile qui était son moyen de contraception et qu’elle n’avait pas pris de pilule contraceptive. Monsieur Martin lui indique qu’il lui est possible de prendre la « pilule du lendemain » afin d’éviter la grossesse. 

 

Environ une dizaine de jours après, Madame Dubois, après un rendez-vous gynécologique, informe Monsieur Martin qu’elle est enceinte. Elle n’a pas souhaité prendre la « pilule du lendemain » par simple « flemme ». Monsieur lui rappelle lui avoir part de son refus d’être parent et qu’il ne compte pas élever un enfant à venir qui n’a pas été désiré. Il lui conseille d’avorter et que si elle a besoin d’aide, il est l’aide pour l’amener au rendez-vous. 

 

Si Madame Dubois décide de saisir le justice en assignant Monsieur Martin en recherche de paternité et qu’il est bien le géniteur de l’enfant, la filiation sera établie alors que l’enfant n’a jamais été voulu par le géniteur, Monsieur Martin. 

Monsieur Dupont a rencontré Madame Durant à l’occasion d’un pique-nique organisé par une amie en commun en 2015. Leur relation fut très éphémère, celle-ci a duré seulement deux mois.Pour Monsieur, l’idée d’avoir un enfant devait s’inscrire dans le cadre d’une union stable et durable. C’est pourquoi, pendant cette courte relation, il ne souhaitait pas avoir d’enfant et faisait confiance à Madame Durant qui lui affirmait prendre un moyen de contraception.

 

Lorsque Monsieur Dupont et Madame Durant se sont séparés, Madame lui avait caché le fait qu’elle était enceinte. Elle lui avait également caché la naissance de l’enfant en 2016 et a préféré qu’un autre homme, Monsieur Dupret reconnaisse l’enfant avant sa naissance.

 

En 2020, un huissier signifie à Monsieur une assignation. Monsieur Dupont apprend qu’un enfant est né et qu’il serait peut-être le père biologique.

 

En effet, Madame après avoir préalablement contesté judiciairement la paternité du premier père non-biologique, décide d’assigner Monsieur Dupont devant le tribunal judiciaire afin de faire reconnaître judiciairement sa paternité.

 

Madame écrit dans son assignation qu’elle ne souhaite pas que Monsieur ait une autorité parentale sur l’enfant, ni un droit de visite. En revanche, elle demande au juge que Monsieur soit condamné à lui verser diverses sommes. Tout d’abord une pension alimentaire rétroactive allant de la naissance de l’enfant à la date de l’assignation. Puis, une pension alimentaire mensuelle de 300 euros. Enfin, Madame demande également au juge que Monsieur soit condamné à lui verser 2.000 euros au titre des frais de procédure.

 

Dans la mesure où il n’y avait aucune certitude que Monsieur soit le véritable père biologique, le juge a ordonné dans un premier temps une expertise biologique. Le rapport d’expertise effectué dans un laboratoire par Monsieur révèle une probabilité de paternité à hauteur 99,99 pour cent.

 

A l’occasion d’une seconde audience, le juge a déclaré que Monsieur Dupont était le père de l’enfant. Ainsi désormais, il devra contribuer à son entretien jusqu’à son indépendance financière. L’enfant né d’une relation de deux mois, portera son nom et aura des droits dans sa succession.

Monsieur X et Madame Y ont vécu ensemble en union libre pendant plusieurs années. Y est jeune : elle n’a que 27 ans, et vient du continent africain. Elle n’est pas encline à se faire naturaliser française. Elle a déjà un enfant issu d’une autre union. Monsieur a également déjà une fille.

 

En mars, Y tombe enceinte avec X. D’un commun accord avec X, Y décide d’assumer la grossesse et de garder l’enfant tout en se distanciant de X : elle ne lui demandera rien. En effet, Monsieur ne souhaitait pas cet enfant, ayant déjà une fille. Il ne souhaite donc pas reconnaitre cet enfant à naître. En effet, s’il reconnaît l’enfant, il lui devra obligatoirement une réserve héréditaire : sa fille à lui aura donc droit à moins. Pour X, la question de la pension alimentaire lui importe peu ; l’important pour lui est surtout la part d’héritage de sa fille.

 

Néanmoins, X reçoit quelques mois plus tard plusieurs SMS d’un ami de Y, qui se dit policier. Ces SMS, mal rédigés, sont violents, menaçants, et veulent faire chanter X à propos de sa relation et de l’enfant qu’il a eu avec Y. X décide d’aller à la police déposer une main courante.

 

Les motivations de Y pour garder l’enfant ne sont pas claires. Néanmoins, il se pourrait que ce serait pour acquérir la nationalité française pour son enfant. Elle lui a dit qu’elle aimerait faire des démarches – en effet, sa tranche de revenus lui permet d’obtenir l’aide juridictionnelle. Une fois qu’elle aura un avocat désigné et que l’enfant sera né, elle pourra faire assigner X en justice, et demander à ce que le juge ordonne une expertise pour prouver le lien de filiation entre X et l’enfant. Si cette expertise est positive, alors le lien de filiation sera imposé à X.

Monsieur X et Madame Y se rencontrent sur un site de rencontre fin 2018. Au bout d’un mois de relation, Madame Y décide d’adopter la pilule contraceptive comme moyen de contraception. Au fur et à mesure que la relation avance, Monsieur X se rend compte qu’il ne veut pas continuer la relation avec Madame Y. Celle-ci a entre-temps décidé de ne plus travailler. 

 

La rupture est vécue comme brutale pour Madame Y. Quelque temps après, elle écrit à Monsieur X pour lui annoncer sa grossesse. La consommation de charbons actifs aurait désactivé sa pilule contraceptive . D’un commun accord les deux décident de ne pas garder l’enfant. Madame Y change d’avis et accouche.

 

Elle fait comprendre subtilement à Monsieur X qu’elle souhaiterait qu’il s’implique dans la vie de l’enfant. Pourtant pendant la grossesse elle assurait qu’elle ne demanderait jamais rien à Monsieur X. Printemps 2020, Monsieur X perd son emploi et reçoit une convocation au tribunal : Madame Y réclame 650€/mois, elle ne demande pas qu’il reconnaisse la paternité.

 

Monsieur X a engagé un avocat pour faire face aux accusations de Madame Y. Mais les procédures sont longues et il ne se sent pas protégé par la loi et est épuisé. Il se sent coincé, le jour où il trouvera un emploi Madame Y pourra prétendre à une pension alimentaire plus conséquente.

* Pour respect des règles de confidentialité les noms ont volontairement été modifiés

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